Magnifique rando jusqu'au Crêt de la Perdrix dans le massif du Pilat!

Enfin de retour dans le massif du Pilat, que j'aime d'amour, je dois bien l'avouer!

Le dimanche 5 juin dernier, Chéri et moi avons enfin pu retourner en ce lieu si cher à notre coeur! Car oui, comme je l'expliquais dans un précédent article, cela fait un an et demi que j'exerce en tant qu' Auxiliaire de Vie salariée dans une entreprise à côté de chez moi. Je me rends donc chez des personnes âgées et/ou en situation de handicap pour leur faire la toilette, leur faire leurs courses, leur faire à manger, leur faire un brin de ménage, etc... Et je travaille beaucoup les week-ends, cela faisait d'ailleurs un mois que je n'avais pas eu de week-end complet pour pouvoir me balader avec Chéri! 

Donc, lorsque nous avons pu enfin avoir un dimanche ensemble, nous nous sommes empressés d'aller dans le Pilat pour faire une splendide randonnée sur les hauteurs de ce Parc Naturel Régional, et devinez quoi, chers lecteurs? 

Il s'agit de l'une des plus belles randonnées qu'il m'ait été donné de faire dans ce si beau département de la Loire, si ce n'est la plus belle! Un émerveillement du début à la fin! 

Allez, je vous emmène avec nous à la découverte de ce magnifique circuit! Let's go!

Il avait plu pendant la nuit et d'épais nuages gris recouvraient encore l'antenne de télévision du Crêt de l'Oeillon lorsque nous nous sommes garés dans le parking en contrebas, en cette fin de matinée.

Cela conférait une ambiance assez mystérieuse aux paysages, comme si le temps s'était figé et que tout était étouffé, malgré les cris de spectateurs et de bénévoles, encourageant des coureurs qui participaient à la course PILATrail, une course nature qui est organisée depuis 1987 (sous des formes différentes au fil des années) autour de la commune de Véranne, dans le Pilat. Sous sa forme actuelle, il existe trois parcours: 9, 21 et 42 kilomètres sur les sentiers escarpés entourant le village. Mais il y a également une nouveauté depuis cette année, à savoir l'Ultra Traversée du Pilat, un circuit de 125 kilomètres qui traverse le massif montagneux en entier. 

J'avoue que je suis en totale admiration devant ces "traileurs" car le trail est un format de course à pied qui est tout sauf plan-plan! En effet, il s'agit de courir sur des sentiers sinueux parsemés de rochers acérés, avec des dénivelés positifs et négatifs assez conséquents, le tout sous une météo pouvant être assez capricieuse. Je dois bien admettre que je serais bien incapable de faire de telles courses car elles sont très techniques et je n'ai clairement pas le physique pour! Mais bravo à toutes ces femmes et à tous ces hommes qui s'y frottent, chapeau bas!

Nous nous sommes donc mis en route et sommes rapidement arrivés au Crêt du Rachat.

Le mot "crêt" désigne les différents sommets du massif du Pilat, dont le plus élevé est le Crêt de la Perdrix, but final de cette randonnée.    

Comme vous pouvez le constater sur les photos ci-dessus, le Crêt de Rachat est dominé par un grand pylône métallique et surplombe un "chirat". Un quoi? Ben, un chirat! Mais qu'est-ce que ça peut bien être?

Les chirats sont des cascades de blocs de roche dévalant certains versants du Pilat. Ces coulées de rochers se sont formées à l'ère du quaternaire, lorsque la roche s'est fragmentée, sous l'effet du gel, en blocs qui, cimentés par la glace, ont ensuite glissés en masse à la manière d'un glacier.

Le plus incroyable, c'est qu'il n'existe des chirats qu'à deux endroits dans le monde: dans le Massif Central (dont le Pilat fait partie) et dans la chaîne montagneuse des Appalaches aux Etats-Unis...

Vous verrez beaucoup d'autres chirats sur les photos de cet article, du coup. Enfin bref, nous avons poursuivi notre chemin pour rejoindre le "crêt" suivant, à savoir celui de l'Etançon. Sur le chemin, de nombreux buissons d'orties...

Les feuilles d'ortie ont très souvent mauvaise presse car très urticantes, mais force est de constater que leurs vertus sont innombrables. J'avoue que je les regarde différemment depuis que j'étudie mes bouquins d'herboristerie et de naturopathie!

Elles contiennent quantité de vitamines, de sels minéraux et d'oligoéléments: 7 fois plus de vitamine C que les oranges, 2.5 fois plus de fer que les épinards, presque autant de calcium que le fromage et une quantité impressionnante de provitamine A.

- Action anti-inflammatoire avérée: on préconise les feuilles d'ortie contre les douleurs rhumatismales, l'arthrite et l'inflammation des voies urinaires.

- Vertus astringentes: les feuilles d'ortie sont mises à profit contre les hémorragies diverses: crachements de sang, règles trop abondantes, saignements de nez.

En outre, en dehors de puissantes vertus diurétiques, elles contribueraient à faire baisser le sucre dans le sang et se montreraient donc utiles dans le traitement du diabète.

En résumé, l'ortie est une plante miracle!

Après être restés un moment au Crêt de Rachat, nous nous sommes remis en route. Cette partie de la randonnée était captivante car nous traversions des paysage de landes magnifiques perdus dans les nuages qui passaient encore sur les crêtes, entre deux éclaircies. Donc nous pouvions être en plein soleil à un moment donné, puis dans un épais brouillard une minute après...

Et puis enfin, en arrivant au Col de l'Etançon, le soleil a finalement fait une apparition franche et durable, ouf! Nous avons poursuivi notre chemin à travers la lande jusqu'au Chalet Bourguisan. Sur le chemin, ces jolies petites fleurs rose pastel se groupant en épi compact au sommet de hautes tiges. Les jolies prairies que nous traversions en étaient littéralement recouvertes!

Il s'agit de Bistortes, surnommées "Brosse à dents des montagnes"!

Elle est commune dans les prairies humides de la plupart de nos régions, surtout en montagne. Elle se rencontre dans toute l'hémisphère Nord.

De nos jours, on utilise la racine de bistorte soit à usage interne contre la diarrhée, où elle fait merveille, soit à usage externe contre les inflammations de la bouche (aphtes), contre les pertes blanches, les hémorroïdes, etc...

Décoction de bistorte: 30 à 40g de racine par litre d'eau à faire bouillir 1 minute , puis à laisser infuser 10 minutes. Boire 2 ou 3 bols par jour en dehors des repas.

Puis, à partir du Chalet Bourguisan, nous avons rejoint le Crêt de la Chèvre, culminant à 1429 mètres. De là, un magnifique panorama s'étendant à nos pieds, avec vue sur la commune de Burdignes, la forêt de Taillard ainsi que le barrage du Ternay, au loin. C'est là que nous avons décidé de pique-niquer, pour vraiment profiter de ce paysage vaste et grandiose...

Après avoir mangé et pris quelques photos, nous avons repris la route et sommes partis en direction du Crêt de la Perdrix, point culminant du massif du Pilat, à une altitude de 1431 mètres. Il se situe au sommet d'un chirat et abrite une table d'orientation édifiée là en 1939 par le Touring Club de France, puis reconstruite en 2001. De là-haut, un panorama à 180° embrassant le Jura, le Mont-Blanc, la Vanoise, le massif des Grandes-Rousses, le Vercors et les montagnes du Vivarais, du Velay et du Forez. 

C'est tout simplement un émerveillement à chaque fois que je me trouve au Crêt de la Perdrix, avec ces grands paysages montagnards battus par les vents et parsemés de végétation si caractéristique: callune, bruyère, genêt poilu ou encore myrtilles...

Mais pourquoi ce lieu s'appelle-t-il le Crêt de la Perdrix? Et bien, cela fait référence à l'une des innombrables légendes dont le massif du Pilat est le berceau...

La légende veut qu'une perdrix rouge en perdition dans une tempête, et qui cherchait ses petits, fut recueillie par une fée qui lui montra, dans un miroir magique, sa progéniture à l'abri d'un buisson. Devant sa bravoure, la perdrix fut proclamée reine par les animaux du Pilat au sommet de ce crêt...

Après être restés un bon moment au Crêt de la Perdrix, il était temps pour nous de revenir à la voiture. Nous avons emprunté la fameuse Route des Crêtes pour le retour, avec ses panoramas splendides sur la vallée du Gier, en contrebas.

Sur le sentier du retour, je n'ai pas pu m'empêcher de m'extasier sur ce joli papillon appelé Petite Tortue, de couleur rouge-orangé avec de petits demi-cercles bleus. Ce papillon était autrefois très répandu dans toute l'Europe, mais a connu un très fort et rapide déclin depuis le début des années 2000...

Tout cela à cause du réchauffement climatique, de la dégradation de l'environnement, de la pollution de l'air ou encore des pluies contaminées par les pesticides. Et malheureusement, les papillons ne sont pas les seuls insectes à être victimes de tous ces facteurs liés à l'activité humaine, doit-on parler du drame des abeilles? 

Quand l'Humanité va-t-elle comprendre qu'il y a besoin d'un sursaut de conscience pour sauver notre planète qui est en train de dépérir?! Nous sommes endormis dans notre petit confort et l'on ne voit pas les tragédies qui se passent autour de nous. Et c'est absolument terrible...

Cessons enfin d'avoir la flemme, réveillons-nous et bougeons-nous pour préserver la biodiversité une bonne fois pour toutes!

Après être revenus à la voiture, nous avons conduit jusqu'à l'Auberge du Chaubouret, à une quinzaine de kilomètres, pour déguster une tarte aux myrtilles faite maison et accompagnée d'un délicieux sorbet myrtilles, miam!

Après l'effort, le réconfort!

J'aime ces randonnées en pleine Nature. Je devrais même dire que je vis pour ces randonnées en pleine Nature. Ce sont des moments tranquilles et privilégiés où je peux déconnecter de la frénésie et du stress de la vie quotidienne. Là, perdue au milieu de paysages naturels magnifiques, je peux enfin souffler et me ressourcer.

Ma vie de citadine, lorsque je vivais à Lyon il y a quelques années, n'est plus qu'un lointain souvenir. Mi-mai, Chéri et moi avons passé une journée dans la Capitale des Gaules: nous avons mangé à la Brasserie l'Est aux Brotteaux et avons enchaîné avec une après-midi shopping à la Part-Dieu avant d'aller voir un concert de musique classique à l'Auditorium. C'était chouette, mais j'étais tellement oppressée par le monde et par le bruit. Des foules de gens partout: dans la rue, dans le centre commercial... J'avais l'impression d'étouffer! Je ne suis clairement plus habituée à ça, j'ai besoin de paysages solitaires, j'ai besoin de grands espaces...

Et cette randonnée représentait tout ce que j'aime: de jolis paysages, une Nature luxuriante et peu de monde... Dix kilomètres de pur bonheur dans le massif du Pilat dont j'aime arpenter les si beaux sentiers... 

Et vous, chers lecteurs, quels sont vos coins préférés dans le massif du Pilat?

A très bientôt!