15 Décembre 2021
Cela va faire bientôt dix ans que j'ai créé ce blog, un soir de décembre 2011...
Que de chemin parcouru depuis! Car à l'époque, je vivais encore à Lyon avec celui qui est devenu depuis mon ex-mari. J'avais créé ce blog pour parler de ma passion pour les cosmétiques et le bien-être (d'où le titre) car j'étais scolarisée dans une prestigieuse école lyonnaise pour passer mon CAP d'esthéticienne en 1 an dans le cadre d'une reconversion pro.
Tellement de choses ont changées depuis, il faut bien l'admettre! J'ai divorcé et je suis maintenant en couple depuis presque huit ans avec celui qui est devenu l'homme de ma vie. J'ai quitté Lyon pour venir vivre avec lui dans la Loire, passant donc d'une vie exclusivement citadine à une vie un peu plus rurale, avec sentiers de rando, bois et forêts à moins de cinq minutes à pied de chez nous. Et enfin, il faut le dire, je suis bien moins intéressée par l'univers trop sophistiqué de l'esthétique et du makeup. Je suis devenue une "Country Girl" assumée, passionnée par la Nature, l'écologie et les chemises à carreaux, lol!
Aujourd'hui, pour célébrer le dixième anniversaire de ce blog, je vais vous révéler cinq choses sur moi que je n'ai pas ou très peu mentionné ici au fil des années...
Let's go!
1. Je suis née au Japon!
Et oui, je suis effectivement née au Pays du Soleil Levant lors de l'été 1982, d'un papa américain et d'une maman française. Le Japon est composé d'une multitude d'îles de différentes superficies. Mais les quatre plus grandes forment l'essentiel de l'archipel.
Je suis née sur celle située le plus au sud, l'Ile de Kyushu...
Dans les bras du docteur Saïto (à gauche), ma maman est à droite. Pour des raisons évidentes d'anonymat, j'ai flouté son visage...
Pour la faire courte, mes parents se sont rencontrés en Allemagne. Mon Daddy avait quitté les Etats-Unis pour aller y enseigner l'anglais et ma maman était partie là-bas avec une copine en vacances. Après cela, mes parents se sont mariés et sont partis vivre en Espagne et aux Etats-Unis.
De là, mon Daddy a répondu à l'annonce d'une université japonaise qui cherchait un prof d'anglais. Ni une ni deux, mes parents ont sauté dans le premier avion et les voici au Pays du Soleil Levant, où ils ont vécu pendant environ deux ans.
Après quelques mois à vivre à Kita-Kyushu, j'ai pointé le bout de mon nez et je peux vous assurer que ma naissance n'a pas été chose facile car je suis née avec le cordon ombilical enroulé autour du cou. Je ne parvenais donc pas à sortir et, pire encore, j'ai commencé à respirer le liquide amniotique à l'intérieur du ventre de ma maman. En bref, je me noyais. Le docteur Saïto, le pédiatre de ma maman, a donc plongé sa main dans le vagin de ma pauvre maman qui n'en pouvait plus et m'a ramenée à l'air libre. Mais je ne respirais toujours pas. Le docteur m'a donc pris par les pieds, tête en bas, et a commencé à me donner de grosses fessées. A la dure, ha ha! Il n'empêche que ça a marché et après deux ou trois coups, j'ai régurgité le liquide contenu dans mes poumons et j'ai commencé à hurler. Ouf!
Mais le répit ne fut que de courte durée puisque deux jours après ma naissance, je chopais un staphylocoque doré à l'hôpital. Par conséquent, ma température est montée à 40°C de fièvre, très dangereux pour un nourrisson. Le docteur Saïto m'a donc placée sur un lit de glace (de la vraie glace, ils ne font pas dans la dentelle, ces Japonais!) placé dans une bulle en verre aseptisée pendant plusieurs jours. Je n'ose imaginer l'inquiétude de mes parents pendant cette période... Quoi qu'il en soit, ma température ne baissant pas, le docteur était sur le point d'appeler un hélicoptère pour m'emmener à l'hôpital de Fukuoka, autre grande ville de l'île de Kyushu. Leur hôpital était plus grand et mieux fourni en appareils, j'aurais donc été mieux soignée là-bas. Mais au dernier moment, contre toute attente, ma température a commencé à baisser et mon état ne nécessitait plus un transfert dans un autre hôpital.
Au bout de quelques jours, j'étais complètement rétablie et je pouvais sortir de l'hôpital avec mes parents. Happy end.
2. J'ai travaillé à Disneyland Paris!
J'avais 19 ans, c'était mon premier vrai job et je travaillais en tant que vendeuse dans la boutique de souvenirs "La Chaumière des Sept Nains", située juste à côté du Château de la Belle au Bois Dormant.
J'ai travaillé deux mois dans le Monde Merveilleux de Mickey, en juillet et en août 2001. Je logeais dans une résidence étudiante située à cinq ou six arrêts de RER A du célèbre parc d'attractions.
Il existe trois résidences Disney officielles pour loger les employés lors de la haute saison: les Pleïades, le Louisiane et la Boiserie, mais il se trouve qu'elles étaient toutes occupées et qu'il n'y avait plus de place. Du coup, chaque année, Disney signe des partenariats avec des résidences étudiantes des environs pour qu'elles mettent des chambres à la disposition des Cast Members (nom donné aux employés) saisonniers, comme moi, donc.
En tant que vendeuse dans une boutique de Fantasyland, je portais une longue jupe bleue arrivant aux chevilles, un chemisier jaune fleuri et un tablier. Je n'ai pas de photos de ce costume (dommage!), mais je crois que je m'en souviendrai toute ma vie! Il était strictement interdit pour moi et mes collègues de partir dans d'autres "lands" vêtus de cette tenue. En effet, vous voyez une personne déguisée dans une tenue du style de celui de Cendrillon déambulant à Discoveryland, fief de Star Wars et autres attractions modernes et futuristes? Pas vraiment, n'est-ce pas? Clairement, ça ferait tâche! Nous avions donc des chemins attitrés pour rejoindre les coulisses et il était formellement interdit de s'en écarter.
Les coulisses de Disneyland sont énormes, il s'y trouve même un Mac Donald's spécialement réservé aux Cast Members, oui, oui! Enfin, c'était le cas à l'époque... Avant de débuter mon "shift", je me rendais dans cet immense entrepôt où se trouvaient les milliers de costumes des employés suspendus sur de grands rails et où j'ai récupéré le mien le premier jour. Mais c'est également dans ce bâtiment que se trouvaient les casiers où nous posions nos affaires personnelles avant de revêtir nos "tenues de scène" pour aller travailler.
Il y aurait tellement d'autres anecdotes à raconter sur cette expérience, mais il faudrait y consacrer un article en entier! Mes impressions sur ces deux mois? Disons qu'il y a du bon et du moins bon. Je trouve que ça a été une expérience enrichissante dans le sens où j'ai rencontré des gens de nationalités différentes et il était intéressant d'échanger avec eux. J'avais également accès à tous les manèges gratuitement. Lors de certaines de mes journées de repos, je me rendais dans les coulisses et j'accédais très facilement au parc. Je ne vous raconte pas le nombre de fois où j'ai fait l'attraction "La Maison des Poupées", ma préférée!
Toutefois, l'univers Disney est un univers très formaté et si on ne rentre pas dans le moule, on est vite mis à l'écart, je parle d'expérience. De plus, les valeurs de Disney ne sont clairement pas les miennes. Alors, certes, ils font rêver petits et grands avec des parades somptueuses, des décors splendides, de très bonnes attractions, mais je trouve qu'il n'y a pas de profondeur dans ce qu'ils proposent: Disney, c'est aseptisé et superficiel.
Moi qui suis une fan de la Nature et, par extension, de tout ce qui touche aux grands espaces en plein air, à l'écologie, aux plantes, etc... le Monde Merveilleux de Mickey ne me correspond pas du tout. Tout y est surfait et rien n'est authentique...
3. Je suis une fervente chrétienne protestante
De nos jours, ce n'est pas très à la mode de dire qu'on est croyant. L'heure est plutôt à l'athéisme, ou à un retour à ces pratiques païennes que sont la sorcellerie, le chamanisme, etc... Mais en dépit de tout cela, j'ai choisi de croire en Dieu et de lui confier mon existence.
Malgré le fait que j'ai été élevée dans la foi catholique (j'ai été baptisée et j'ai fait mes deux communions), j'ai préféré me tourner vers une pratique plus simple, plus spontanée et plus proche de la Parole de Dieu (la Bible), à savoir celle prônée par les Protestants. Les Catholiques ne la lisent que très rarement (si ce n'est jamais) alors qu'elle est au centre de la vie d'une personne protestante, avec la prière bien sûr. Perso, je la lis soit en français, soit en anglais, selon mon humeur du jour.
Je ne dirais pas que je la lis tous les jours car je travaille et j'ai un emploi du temps extrêmement chargé dans le cadre de mon activité professionnelle (dont je vais parler plus bas) et qui, par ailleurs, est très physique. C'est là qu'intervient un magnifique livre intitulé "La Manne du Matin" écrit en 1954 par un pasteur protestant. Cet ouvrage propose, chaque jour de l'année, une courte réflexion basée sur un passage biblique choisi. Je lis la page correspondant à la date du jour chaque matin en buvant mon thé et en mangeant mon petit-déjeuner. Cela me permet d'aborder la journée de la meilleure façon qui soit, c'est-à-dire de façon spirituelle. Du coup, je lis et j'étudie la Bible en elle-même lorsque j'ai plus de temps, généralement les week-ends où je ne travaille pas.
Un dimanche matin par mois, je me rends à un Temple protestant avec mon Daddy (Protestant lui aussi) se situant pas loin de chez moi. Je m'y rends mais sans vraiment m'investir dans la vie de la Communauté car je dois admettre que je suis quelqu'un d'assez indépendant et solitaire dans ma pratique de la Foi. Je préfère largement prier et étudier la Parole de Dieu toute seule, cela fait partie de ma personnalité. Cependant, j'aime entendre le sermon d'un pasteur de temps en temps, cela me fait du bien.
Voici quatre passages de la Bible que j'apprécie particulièrement et que je souhaite partager avec vous, chers lecteurs:
"L'Eternel est ma lumière et mon salut: de qui aurais-je peur? L'Eternel est le soutien de ma vie: qui devrais-je redouter?" Psaume 27:1
"L'Amour est patient et bon. L'amour n'est pas envieux, il ne se gonfle pas d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité. Il pardonne tout, croit tout, espère tout, supporte tout." 1 Corinthiens 13:4-7
"L'orgueil conduit à la faillite et l'arrogance à la ruine. Mieux vaut vivre modestement avec des pauvres que partager un riche butin avec des orgueilleux." Proverbes 16:18,19
"Décharge toi de ton souci sur le Seigneur et il te soutiendra. Il ne laissera jamais trébucher le juste." Psaumes 55:23
Ma Foi me permet d'être heureuse, mais d'un bonheur stable et durable. Elle est mon Bouclier et mon Roc contre un monde violent, consumériste, égoïste et tellement incertain...
4. Nous ne voulons pas d'enfants, et alors?
Cela va bientôt faire huit ans que Chéri et moi vivons ensemble et nous n'avons jamais éprouvé le besoin d'avoir des enfants. Je n'ai jamais ressenti cet Appel que tant de femmes ont, souvent dès leur plus jeune âge.
Nous vivons dans une société très formatée qui veut nous faire penser que pour être heureux, il faut être marié (ou en couple), avoir un bon travail, une belle maison (avec piscine, si possible), une grosse voiture, un chien et surtout, des enfants. Ceci est l'image de la famille idéale véhiculée par les médias, par les films, les séries télévisées, etc...
Ainsi, lorsqu'on sort de ce schéma, on est un peu vus comme des gens anormaux (peut-être un peu moins maintenant car malgré tous ses défauts, notre époque est tout de même plus tolérante qu'il y a encore 30-40 ans). Je n'ose d'ailleurs imaginer le calvaire des célibataires de nos jours. Famille et amis doivent se demander s'ils ont un problème, s'ils sont homosexuels, etc... Alors qu'ils n'ont juste peut-être pas envie d'être en couple...
Chéri et moi avons donc décidé de ne pas avoir d'enfants et ce choix vient autant de lui que de moi, ce qui fait que nous sommes en total accord là-dessus. Heureusement, d'ailleurs, car ce serait compliqué à gérer si l'un des deux en voulait, et pas l'autre...
Je ne m'étendrai pas sur les raisons de ce choix. Cependant, je peux brièvement évoquer notre désir de liberté (on peut partir en vacances hors saison, on peut faire grasse mat' comme on veut, on peut décider de notre programme de la journée au dernier moment, etc...), notre désir de garder notre argent pour nous et pour nos proches (en effet, pas besoin de dépenser des fortunes en couches, poussette et plus tard en smartphones coûteux ou en études onéreuses...) mais aussi notre refus d'élever un enfant dans un monde tel que le nôtre.
En effet, je m'intéresse de plus en plus à l'écologie et à la protection de l'environnement et ce que je constate, c'est que la natalité galopante de l'Humanité pèse de plus en plus sur les ressources de la planète.
Chaque année, une ONG calcule ce qui est appelé "Le Jour du Dépassement", à savoir le jour à partir duquel il est estimé que la consommation annuelle de l'Humanité en ressources écologiques dépasse les limites de biocapacité de la terre. Passée cette date, nous vivons donc "à crédit", en consommant des ressources que la Terre ne pourra plus jamais renouveler...
Comme vous l'aurez compris, l'idéal serait donc que ce jour intervienne le plus tard possible dans l'année, en décembre si possible. Or, force est de constater que cette date fatidique n'a cessé d'avancer dans le temps ces dernière années, en même temps qu'une explosion de la croissance démographique sur la planète (il est estimé que nous serons environ 10 milliards d'habitants à peupler la planète en 2050, ce qui est beaucoup trop lourd à supporter pour la planète) et une explosion de la mondialisation et de la surconsommation.
Voilà donc une autre raison pour laquelle nous ne souhaitons pas avoir d'enfants: il y a beaucoup trop d'êtres humains sur cette planète, et cela provoque une accélération de la surconsommation de ses ressources naturelles... Nous ne souhaitons donc pas ajouter une ou deux bouches à nourrir à cette Terre déjà exsangue qui est la nôtre.
5. Je suis aide à domicile, et tellement fière de l'être!
En février 2020, je me faisais licencier. A l'époque, je travaillais comme télé-enquêtrice pour une société pas loin de chez moi. Moi et mes collègues réalisions des sondages auprès de professionnels, et ce pour le compte de grands instituts parisiens ou d'autres grandes structures de commerce, notamment. Pour des raisons évidentes de confidentialité, je ne peux pas citer les noms de ces organismes faisant appel à nos services en tant que sous-traitants.
Toujours est-il que l'ambiance n'était pas au beau fixe et je me faisais licencier juste avant la pandémie de Covid. Je ne reviendrai pas sur les mensonges dont j'ai été accusée lorsque je suis partie, car cela fait partie du passé et cela ne m'a même pas vraiment atteint, en fait. Même si j'étais sous le choc car cela s'est passé très rapidement et sans que je m'y attende vraiment, j'étais tellement contente de partir, au final. Pour vous dire à quel point je m'en fichais, je ne suis même pas allée à mon rendez-vous avec mon directeur (vous savez, celui qui a lieu une semaine après la mise à pied) accompagnée d'un collègue, avocat ou membre syndical. J'avais juste envie de partir au plus vite de cette entreprise et de me lancer dans autre chose.
Dans la foulée, Chéri et moi sommes partis à Disneyland, alors que ce nouveau virus appelé Covid 19 flambait partout dans le monde et quelques jours plus tard, nous rentrions dans ce fameux premier confinement strict que le gouvernement d'Emmanuel Macron mettait en place. Pendant deux mois, nous avons vécu à l'intérieur (sous cette météo magnifique qui semblait nous narguer) et nos seules sorties quotidiennes étaient pour aller se promener pendant une heure à moins d'un kilomètre de chez nous, ou pour aller faire des courses dans des supermarchés dont certains rayons étaient littéralement dévalisés. Tout le monde avait peur de l'Autre. Une ambiance de fin du monde, en somme.
Je me souviens que c'est lors de cette période incroyable (et que nous ne revivrons probablement jamais) que je découvrais un jour, aux infos de 13 heures sur TF1, cette aide à domicile qui continuait à travailler au domicile de personnes âgées dépendantes et isolées, leur apportant soutien et réconfort en ces temps effrayants et incertains.
J'étais admirative de cette personne qui faisait partie de ces professions qui continuaient leur activité en présentiel pendant ce début de pandémie car c'étaient des métiers vitaux et indispensables: soignants (bien entendu), mais aussi caissières, chauffeurs routiers ou encore éboueurs.
La France découvrait le courage de ces "petites gens" exerçant des métiers souvent dévalorisés et sous-rémunérés, mais aussi leur réelle UTILITE au bon fonctionnement de la société.
A partir du visionnage de ce reportage, ma vision des choses a lentement commencé à changer. Mon chéri, qui est masseur-kinésithérapeute, m'a dit qu'il rencontrait régulièrement des aides à domicile chez les gens chez qui il intervient et a ajouté qu'il me verrait bien exercer ce travail, vu que j'aime m'occuper des personnes. Il m'a enfin dit qu'il ne me voyait pas retourner dans un "boulot de bureau", assise toute la journée devant un écran d'ordinateur. Et c'était vrai, j'avais besoin d'action, de faire un travail actif et véritablement utile.
C'est également pendant ce premier confinement que je découvrais la notion de "Bullshit Jobs" (en français: "Jobs à la Con"). Ce concept est né en 2018, sous la plume d'un anthropologue américain, David Graeber. Il explique dans son essai (que j'ai acheté et lu depuis) qu'en gros, il existe des boulots inutiles à la société, surtout des travailleurs de bureau amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles et sans réel intérêt pour la société, mais qui permettent malgré tout de maintenir de l'emploi. Il renchérit en expliquant que si ces métiers venaient à disparaître, cela n'aurait aucun impact sur la société, sur la vie quotidienne des gens...
Par exemple, venons à imaginer ce qui se passerait si demain, tous les chargés de communication, tous les community managers, tous les publicitaires, tous les traders, tous les actuaires, tous les analystes financiers ou tous les télé-enquêteurs (hum!) du pays se mettaient en grève? Assurément, cela ne bouleverserait pas le quotidien des Français.
A l'inverse, imaginez que tous les éboueurs d'une ville se mettent en grève. C'est ce qui s'est passé en 1968 à New-York et l'état d'urgence fut déclaré au bout d'une semaine. Pourquoi? Parce que la ville croulait sous des montagnes d'ordures et que ses habitants souffraient de l'infecte puanteur et des invasions de rats.
Ce premier confinement a donc été le révélateur de tous ces métiers absolument vitaux à la bonne marche de notre pays, mais ô combien dépréciés et mal rémunérés. Vous vous souvenez de ces familles qui faisaient des dessins et qui les scotchaient sur leurs poubelles pour que les éboueurs puissent les récupérer?
Du coup, quelques temps après la fin de ce premier confinement, je postulais dans plusieurs agences d'aide à domicile et l'une d'entre elles m'a directement recrutée en CDI. Depuis, je travaille donc dans le secteur de l'aide à la personne, secteur dans lequel je n'avais jamais "oeuvré" auparavant. Et vous savez quoi?
J'adore mon job!
Ma mission? J'interviens au domicile de personnes âgées ou handicapées pour les aider à maintenir leur autonomie en accomplissant des tâches comme les courses, les repas, l'aide à la toilette, un peu de ménage. Mais cela ne se résume pas à ça. Une fois, j'ai emmené une de mes bénéficiaires âgée sur les Bords de Loire où nous nous sommes assises sur un banc à l'ombre de grands saules, tout en regardant les enfants jouer sur les grandes pelouses et les kayakistes naviguer sur le plus long fleuve de France. Après ça, nous sommes allées nous attabler sur la terrasse d'une petite guinguette pour manger des crêpes. Une autre fois, j'ai joué au jeu des Petits Chevaux avec une autre de mes bénéficiaires âgées. Il y a donc également une dimension humaine et sociale.
Mais il ne faut pas croire que c'est un boulot facile: c'est usant physiquement et psychologiquement. On fait beaucoup de trajets en voiture pour passer d'une maison à une autre (je dois même parfois manger dans ma voiture car je n'ai pas le temps de rentrer chez moi à midi), on soulève les personnes, on leur fait leur toilette intime (très intime parfois), on fait du ménage (intense parfois), mais on est également confrontés à des bénéficiaires déprimés, qui pleurent et qui ont des situations de vie difficiles.
On est confrontés à la vieillesse, au handicap, en bref à la dégénérescence physique et mentale dans son ensemble.
Et je peux vous affirmer que cela me fait réfléchir tous les jours: je me dis qu'il faut profiter de chaque instant tant qu'on est jeunes et qu'on a la santé car la vieillesse arrive très vite et on ne sait pas ce qui peut nous arriver demain...
Mais je ne changerais de travail pour rien au monde pour l'instant. Cela fait presque deux ans que j'exerce ce métier et je ne m'en lasse pas, même si c'est compliqué parfois. Ma société m'a envoyée faire plusieurs formations comme "L'accompagnement aux personnes en situation de handicap", "L'aide à la toilette", "Les limites professionnelles", "L'ergonomie initiale" et la formation PSC1 (premiers secours). Mais je voudrais faire la vraie formation d'Auxiliaire de Vie aux Familles (qui a été remodelée récemment: maintenant il faut dire Accompagnant Educatif et Social). Je vais d'ailleurs bientôt me renseigner auprès de Pôle Emploi.
En bref, je suis maintenant heureuse et épanouie dans ce que je fais et surtout, je me sens utile. Alors que je ne me sentais pas du tout utile dans mon boulot précédent. Comme quoi, il y a une vie après un licenciement!
Voilà donc pour ces cinq choses sur moi que je n'ai que peu ou pas évoquées ici, dans ce blog. C'est maintenant chose faite!
A très bientôt!