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Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...

Coucou tout le monde!

Je ne sais pas si vous souvenez, mais il y a un an, une vague de froid absolument terrible s'est abattue sur la France. Un froid glacial venu de Sibérie. C'était assez terrible, mais bon, comme je ne crains pas trop les basses températures (ça doit venir de mes origines danoises, c'est génétique, je suppose), je le supportais assez bien.

Et il se trouve que lors de la nuit du samedi 14 au dimanche 15 janvier 2017, il s'est mis à neiger à gros flocons, ici dans la Plaine du Forez. Le dimanche matin, environ 15 cm de neige recouvrait tout. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu autant de neige! J'avoue que je ne vais JAMAIS à la montagne en hiver car j'ai absolument HORREUR de skier, et ces dernières années, il n'a pas souvent neigé en plaine car on a des hivers de plus en plus doux (merci au réchauffement climatique, grrrrrr!).

Donc le 15 janvier au matin, je me suis armée de bonnes boots, d'un manteau bien chaud et de mon Reflex pour aller prendre quelques photos des Bords de Loire enneigés. C'était absolument magnifique! J'aime beaucoup aller m'y promener et même y faire mon running en temps normal, or là, je les ai vus sous un tout autre angle, et c'était juste splendide! Pendant une heure et demie, j'ai crapahuté dans la poudreuse et je me suis imprégnée de cette atmosphère si particulière lorsqu'il vient de neiger...

Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
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Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...

Car oui, il y a une ambiance assez spéciale lorsqu'on se promène dans des paysages enneigés. Vous savez, tout est couvert, tout est effacé, il n'y a plus de monde, plus de bruits, plus rien... Tout est silencieux, les sons sont comme étouffés par les amas blancs de cette épaisse poussière glacée d'un autre monde qui a dû éclater. C'est comme si le temps s'était arrêté et qu'on était le seul naufragé d'un monde mystérieux, inquiétant et menaçant

Inquiétant et menaçant car quand je contemple ce genre de décor enneigé, je ne peux m'empêcher de penser à un de mes romans préférés. Il s'agit du livre de Jean Giono, Un Roi sans Divertissement. Si vous ne l'avez jamais lu, je vous le recommande vivement!! J'ai découvert cette oeuvre il y a quelques années, lorsque j'étais au lycée. Comme j'étais dans une Terminale Littéraire, on avait des cours de Lettres que les autres spécialités (S et ES) n'avaient pas. Et c'est précisément pendant ces cours qu'on a étudié, entre autres, ce véritable classique de la littérature française. Et je suis littéralement tombée sous le charme de ce roman. Je vais vous en faire un résumé:

L'histoire commence en décembre 1843 dans un tout petit village de paysans isolé dans les Alpes. La neige commence à tomber et ce hameau se retrouve complètement coupé du reste du monde, perdu dans les hauteurs du massif montagneux. Au bout de longs jours interminables où la neige continue à tomber dru et où la lumière du jour ne ressemble qu'à un vague halo grisâtre, une jeune fermière de 20 ans disparaît. Elle était sortie de la maison pour aller jusqu'au hangar de la ferme, "elle a tourné l'angle du mur et, depuis, plus rien." Le dimanche d'après, un autre fils de fermier (d'une vingtaine d'années également et qui était sorti de la maison pour aller à l'étable) se fait presque enlever, lui aussi, par un homme qui lui met, par surprise, un foulard sur la tête et qui le charge sur son épaule. Le jeune homme se met à crier et le kidnappeur le laisse tomber et s'enfuit en courant. Lorsque le père du jeune paysan arrive sur les lieux, alerté par les cris de son fils, il ne voit que l'ombre d'un homme qui se faufile entre les maisons pour rejoindre en courant les hauteurs du village, où on perd sa trace dans un nuage. Deux personnes en moins d'une semaine! La terreur commence à s'emparer du village. Un rôdeur est bel et bien là et épie la moindre occasion d'enlever et de faire "on-ne-sait-quoi" à ces innocents. Les gens se terrent chez eux et lorsqu'il faut sortir, ils sortent toujours accompagnés...

Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...
Il y a un an jour pour jour, balade sur les Bords de Loire enneigés...

C'est ainsi que les mois passent et que le printemps arrive sans nouvelle disparition. Les fermiers et les éleveurs retournent à leurs occupations agricoles. Tout le monde pense à la jeune fermière, mais son corps n'est pas retrouvé, bien qu'il est activement cherché par Bergues, un braconnier du village qui se charge de la surveillance générale du bourg après la tentative d'enlèvement du jeune fermier. L'automne revient et, peu de temps après, l'hiver (1844, donc). Et ce Bergues disparaît. Il aime braconner et peut passer une semaine dans la nature sans que personne ne s'en alarme. Mais là, c'est différent car chez lui, tout laisse penser qu'il s'est passé le pire. La porte n'est même pas fermée, ses raquettes et son fusil sont toujours là et une assiette sur la table présente les restes figés d'un civet de lapin. Le pauvre a du apercevoir quelque chose dehors, est sorti et... Cette fois, c'en est trop. "On entend les femmes pleurer, les enfants crier, les portes battre..." Il est enfin décidé qu'on va aller chercher les gendarmes. Quatre hommes qui n'en mènent pas large, et qui s'arment jusqu'aux dents, chaussent leurs raquettes et partent pour la gendarmerie la plus proche (à une vingtaine de kilomètres!). Ils disparaissent bientôt sur une hauteur enneigée. L'attente commence alors. Les gens se barricadent chez eux en attendant leur retour. A 11h du soir, les quatre hommes reviennent, accompagnés de six gendarmes dont le capitaine se nomme Langlois (figure très importante du roman). Ils étaient tous vieux soldats et commencent à chercher méthodiquement la jeune fermière disparue en premier, l'hiver précédent. Ils ne trouvent rien. Ils font des tours de garde pour assurer la surveillance des lieux. Ils ordonnent aux villageois de ne jamais sortir seuls et de ne JAMAIS sortir du village, sous aucun prétexte. Et pourtant, un autre fermier disparaît. Il était sorti seul fumer sa pipe dehors, à côté de son tas de fumier. Langlois se met dans une rage folle car on avait enlevé un autre habitant, et juste sous son nez, cette fois-ci!

L'hiver se termine et le printemps revient. Langlois part au mois de mai, mais revient au début de l'hiver, seul, cette fois-ci. Peu de temps après, un matin, alors qu'il avait beaucoup neigé et qu'il y a un brouillard opaque, un des fermiers du village (surnommé Frédéric II) est dans sa scierie en train de chercher du matériel pour réparer une vieille horloge. Il est sur le pas de sa porte, qu'il est sur le point de refermer, quand il entend un son bizarre provenant de l'immense hêtre qui se trouve en face, à quelques pas de la scierie. "Naturellement, le hêtre était entièrement effacé par la brume. On en voyait le tronc énorme; tout le reste était complètement perdu". Quelques secondes après, à sa grande stupeur, il voit un homme descendre de l'arbre et s'éloigner dans l'immensité neigeuse. Frédéric II décide de s'approcher de l'arbre, y découvre des clous plantés dans le tronc pour, il semblerait, faciliter l'ascension d'une personne. Il y grimpe et voit, à l'endroit de l'arbre d'où partent les énormes branches et qui forme une espèce de plateforme naturelle bien cachée, des ossements, ainsi que le corps d'une jeune voisine qui, on dirait, a dû être assassinée le matin même! Frédéric II comprend très vite que l'homme qu'il a vu est, en fait, l'assassin! Et que c'est l'endroit où il cache les cadavres depuis le début! "C'était l'homme!". Le paysan descend de l'arbre et, sans y réfléchir, se lance à la poursuite du tueur en suivant ses traces de pas dans la neige. Ils marchent ainsi, le poursuivant et le poursuivi, pendant des kilomètres à travers des étendues blanches, dans des forêts et des vallons enneigés...

Et c'est ici que je termine mon (très court, vous avez remarqué? lol) résumé de ce livre. Il vous faudra lire la suite pour découvrir la fin de cette course-poursuite dans la neige absolument palpitante! Je me souviens que je ne parvenais plus à lâcher le livre lorsque j'en étais arrivée à ce passage, lors de ma première lecture du livre!

Sur les Bords de Loire enneigés à Saint-Just Saint-Rambert...
Sur les Bords de Loire enneigés à Saint-Just Saint-Rambert...
Sur les Bords de Loire enneigés à Saint-Just Saint-Rambert...
Sur les Bords de Loire enneigés à Saint-Just Saint-Rambert...
Sur les Bords de Loire enneigés à Saint-Just Saint-Rambert...

Sur les Bords de Loire enneigés à Saint-Just Saint-Rambert...

C'est donc en pensant à ce roman que je me suis promenée sur les Bords de Loire ce jour-là car la neige est omniprésente dans la première partie de l'histoire. A tel point qu'elle y devient presque un personnage du roman! Evidemment, ce ne sont pas tout à fait les mêmes décors puisque j'étais en plaine et le roman se déroule dans les hautes montagnes. Toutefois, quand je marchais dans ces sentiers isolés (il n'y avait aucun autre promeneur), je m'imaginais poursuivant le tueur du livre dans ces chemins enneigés, hi hi! A mon avis, la neige évoque la mort. La "mort" de la nature et de la vie, en général (en attendant leur renaissance au printemps, bien sûr!). Mais elle évoque également la pureté et la beauté. C'est beau et menaçant en même temps.

Et vous, vous aimez la neige? Qu'est-ce qu'elle vous évoque?

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